A toi que je n'ai jamais connu
mais qui réside dans mon cœur
Je n'ai jamais pu te dire bonjour
ni te dire au revoir
et pourtant au creux de la chair
tu as vraiment existé
tu es mort avant d'être né
tu es parti sans qu'on ait pu te dire au revoir,
ni te saluer
à toi qui n'était qu'un bébé
plein de promesses inachevées
alors que le temps a passé
tu restes à jamais
celui qui m'a manqué
celui que j'ai cherché
j'aurai voulu te protéger
j'aurai aimé te rencontrer
comment un petit bébé
peut-il être pris dans les bras
de sa petite sœur qui n'est pas encore née ?
je veux que tu saches
que ta place a été nommée
que ton souvenir
va être honoré
et que pour toi
nous allons prier
ta tombe m'a-t-on dit était dans un cimetière
face à la mer
des sœurs religieuses au grand cœur
de toi se sont occupées
c'est ce qu'aujourd'hui
j'ai finalement appris
ce n'est peut-être pas la vraie histoire
mais elle est belle à croire
par delà les frontières
du temps qui s'est écoulé
par delà les chimères
qui ont pu interférer
par delà cette histoire
qui nous relie
je te souhaite que là ou tu es
dans de douces mains tu sois bercé
que la tristesse de ta naissance
renaisse comme un phénix
lumineux et joyeux
qui éclaire avec chaleur
la lumière de ton cœur
et que ta force soit retrouvée
ta pleine intégrité
parmi les âmes bienveillantes et souriantes
prends bien soin de toi
soit libéré et apaisé
c'est peut-être moi qui dois te laisser
pleinement tes ailes déployer
Vole, libre comme l'air
respire fort comme le vent
vis aussi fort que tu peux
à partir d'aujourd'hui
plus personne ne peut t'arrêter
pour poursuivre ta destinée
Le sort qui sur toi était jeté
à présent est totalement brisé
te voici complètement protégé
libéré
apaisé
je t'aime
Sur le sable, face à la mer
Se dresse là, un cimetière
Où les cyprès comme des lances
Sont les gardiens de son silence.
Sont plantés là, face à la mer
Sur le sable, des lits de fer
Mon ami, la mort t’a emmené
Voir mon nom gravé sur la pierre,
En son bateau pour l’éternité.
Si on allait au cimetière
Dans la chaleur, le silence
Saluer les morts face à la mer,
Ivres de vie dans la lumière.
Sous le sable, face à la mer.
A l’heure où les cyprès se balancent
Les morts reposent au cimetière
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