Hier j’ai pris la route pour venir à Honfleur.
Et si ces quelques mots marquaient le début d’une histoire que je pourrai raconter le temps que va
durer notre week-end ?
En ce vendredi 27 septembre 2024, alors que j’ai 49 ans, me voici dans une belle maison qui porte le
nom de Saint Léonard. Ce Saint qui aida la femme du roi d’Aquitaine à accoucher et qui par la suite sera considéré comme celui qui vient aussi en aide aux prisonniers.
Dans cette demeure normande, nous voici maintenant réunies autour de la table. Qui sommes-nous ? Que sommes-nous venu faire ici ?
Nous sommes 4 amies réunies autour du plaisir d’écrire et nous avons décidé de venir
ici quelques jours pour faire l’expérience de prendre la plume ensemble et nourrir nos projets d’écriture.
Alors que je me pose la question de savoir sur quoi je vais écrire depuis quelques jours,
je repense à la photo noir et blanc de cette petite fille avec sa poupée.
La première fois que j’ai vu cette photo quelque chose m’a touché profondément.
Comment partager avec vous qui me lirez, ce sentiment particulier qui m’a traversé ?
C’est une petite fille asiatique qui tient avec une grande tendresse et une grande
douceur une petite poupée contre son cœur. La petite fille a les yeux fermés comme quelqu’un qui est en communion avec quelque
chose de spécial.
Elle tient la poupée contre son épaule gauche et contre son cœur. La poupée, elle, a le
visage tourné vers nous et les yeux ouverts.
Je suis touchée par la façon dont la petite fille tient la poupée avec ses petites mains
avec une tendresse infinie.
Il y a quelque chose de presque sacré dans cette photo. Aussi sacré que la première fois que l’on dit bonjour à quelqu’un.
Aussi sacré qu’un au revoir à tout jamais
Aussi sacré que des retrouvailles après une longue absence
Aussi sacré que ces moments dont on peut être témoin où l’on sent qu’il ne faut pas
briser la magie, que l’on est en train d’assister à quelque chose de précieux.
Une goutte d’eau dans laquelle se reflète le soleil, un bébé qui sourit de tout son être,
un regard si complice que le sourire monte aux yeux…
Cette photo et cette petite fille et sa poupée me font penser à ce trésor précieux qui est
en nous. Cette chose qui lorsqu’elle est bafouée nous touche au cœur et à l’âme.
Est-il ici nécessaire de mettre des mots sur tout ce que l’on peut nous arracher et qui
ne sera plus jamais comme avant ?
A-t-on besoin de passer par l’horreur pour définir la douceur ?
Ce trésor sacré qui est le nôtre, nous qui faisons tous partie de l’univers, est déposé au
fond de notre être, tel un papillon doré, qui est à protéger.
Cette flamme de vie qui nous anime et qui peut être tuée de multiples façon même si
notre cœur bat encore.
Cette flamme de vie qui depuis des siècles et des siècles a été maintes et maintes fois
mise en péril, et qui a été mise en danger car sa petite lumière est trop pure pour ces
bataillons de l’ombre en quête d’énergie destructive.
Que reste-t-il de nous quand tout nous a été pris ? Que reste-t-il de nous quand nous
avons survécu et qu’ils sont tous morts ? Que reste-t-il de nous quand nos descendants
ne peuvent pas écrire noir sur blanc ce que leurs ancêtres ont pu vivre ou faire vivre ?
Je réalise en écrivant ceci que l’énergie qui est en train de sortir de ces mots n’est pas
celle qui va me mettre en joie, qui va me donner un sentiment de transformation
positive.
J’aimerai raconter une histoire qui redonne la vie à ceux dont la vie ne m’a pas été
racontée. Que se passe-t-il si plus personne ne raconte notre histoire quand nous
sommes morts ?
Existons-nous encore ?
Est-ce qu’une vie qui n’est pas racontée, dont plus personne ne parle est une vie qui n’a
pas existé ?
Faut-il à tout prix raconter l’histoire de ceux qui n’ont pas pu nous la transmettre ?
Pour qui ? Pour quoi ? Comment ?
Est-ce qu’une histoire qui ne sera pas racontée avec tout son cœur pourra rendre
hommage à ces vies que je n’ai pas connue ?
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